La détoxification, c’est une façon de remettre le compteur à zéro, de donner un répit au corps et de le débarrasser des toxines accumulées par la consommation excessive de mauvais gras et d’aliments industrialisés et raffinés ainsi que par l’exposition à la pollution de l’environnement. Ces substances exogènes s’ajoutent aux endogènes, que nos organes fatigués, stressés ou surchargés produisent et stockent pour augmenter le taux d’acidité de l’organisme, et encombrent les poumons, les reins et le côlon, nuisant à la capacité du corps à faire son propre ménage.

«L’organisme dispose d’outils pour éliminer les toxines, mais lorsqu’elles s’accumulent, il arrive qu’il ait besoin d’un coup de pouce, explique le Dr Gaétan A. Brouillard, médecin à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont et à la Clinique médicale de santé globale Brouillard, à Laval.

La nutritionniste Nathalie Jobin croit au contraire que les cures sont inutiles. «Le foie et les reins éliminent les déchets au fur et à mesure. On n’a pas besoin de leur accorder une pause. Si on en ressent le besoin, c’est qu’on n’a pas de bonnes habitudes au quotidien. C’est penser à l’envers!» précise la jeune femme rattachée à Nutrium, le centre de référence en nutrition de l’Université de Montréal. De son côté, le Dr Brouillard estime que de bonnes habitudes alimentaires ne sont pas suffisantes, puisque notre corps est confronté à un nombre grandissant de toxines. Selon lui, tout le monde aurait avantage à suivre une cure annuelle.

Qu’est-ce qu’une détoxication?

Une cure de détoxification consiste à renforcer son alimentation à l’aide de nutriments qui favorisent l’évacuation des déchets cellulaires. Elle vise à drainer le corps des toxines accumulées en stimulant les capacités d’élimination des émonctoires (foie, reins, intestins, etc.).

Mais attention. Une détoxication n’est pas un jeûne, prévient le Dr Brouillard, pour qui cette formule est dépassée. Il faut aussi se méfier des cures trop sévères qui imposent, par exemple, de ne consommer que de l’eau et des fruits pendant trois ou quatre semaines. Ces régimes peuvent entraîner une perte protéinique et des problèmes de santé. En fait, suivre une cure ne signifie pas nécessairement de manger moins, mais plutôt de modifier son alimentation, souligne Dominique Abran, naturopathe à Montréal.  

Changer de régime et bouger

Une bonne cure de détoxication proposera de couper les aliments trop acides ou sucrés, les céréales raffinées, les gras saturés, le café et l’alcool, de consommer moins de viande rouge et plus de légumes verts, et de boire beaucoup de liquide: de l’eau, mais aussi des jus frais et naturels de légumes et de fruits, de même que des tisanes.

On ajoutera des minéraux et des végétaux connus pour leurs vertus dépuratives. «En donnant des suppléments au corps, on veut l’aider à faire son travail plus rapidement», explique Dominique Abran. Mais on ne peut bien sûr pas recourir à n’importe quelle plante. Mieux vaut consulter un professionnel de la santé avant d’entreprendre une détoxification, afin de suivre une cure adaptée.

«Même avec des produits en vente libre, il y a des précautions à observer. Sans être dangereux, ils peuvent entraîner des effets secondaires désagréables», indique Mme Abran, qui précise qu’on ne devrait pas ressentir de nausées, de maux de tête, d’étourdissements ni avoir d’autres réactions indésirables durant une détoxication. «Ce n’est pas souhaitable. C’est pourquoi on recommande à ceux qui font une première cure d’y aller progressivement.»

L’exercice, en forçant la transpiration, reste la détoxication idéale, selon le Dr Brouillard. Une cure est donc incomplète sans une activité physique régulière. Celle-ci améliore la circulation sanguine et l’oxygénation du cœur et des muscles, ce qui permet d’éliminer des toxines. Une bonne gestion du stress et du sommeil est aussi indispensable.

Combien de temps?

Une dizaine de jours peuvent suffire pour vous sentir mieux, mais les spécialistes préconisent des cures d’un mois, une ou deux fois par année. Le Dr Brouillard propose pour sa part un processus de trois mois, basé sur des études médicales, qui prévoit un bilan de santé et une analyse sanguine, de manière à évaluer le degré de toxines accumulées ainsi que les carences en minéraux et en oligo-éléments.

Regain de vitalité

Les résultats de la détoxication sont difficilement quantifiables, car ils sont très peu démontrés scientifiquement. Mais la plupart des adeptes disent se sentir mieux et plus légers. «Après une cure, vous retrouverez aussi, et surtout, un équilibre alimentaire adéquat, une bonne digestion et de la vitalité», résume Dominique Abran.

Plantes recommandées par la naturopathe Dominique Abran pour une détox.

  • Jus de citron: commencer la journée en buvant un verre d’eau additionné du jus d’un demi-citron pressé soutient le foie et équilibre le pH de l’estomac.
  • Pissenlit: diurétique et dépuratif, il stimule l’action de l’appareil digestif (notamment celle du foie). On mange les feuilles en salade ou on utilise les racines en décoction.
  • Trèfle rouge: a prouvé son efficacité pour purifier le foie et le sang.
  • Ortie: les racines ont des vertus bienfaitrices sur les reins, la vessie et les voies urinaires.
  • Psyllium: élimine les toxines et le cholestérol. À consommer avec beaucoup d’eau. Réduit en poudre et ajouté aux jus, il aide à nettoyer le côlon.
  • Chlorophylle liquide: permet d’oxygéner et dépurer l’organisme et de maintenir l’équilibre acidobasique.
  • Chardon-Marie (artichaut sauvage): protège et régénère le foie.