Un jeûne se définit comme une privation volontaire de nourriture. Il peut être complet, c’est-à-dire ne permettre la consommation d’aucune nourriture, mis à part l’eau, pour une durée déterminée. Il peut aussi s’agir d’un jeûne partiel, où certains jus de légumes et de fruits sont tolérés, ou d’un jeûne qui n’autorise qu’un seul aliment. Les cures de raisins, de pamplemousse, d’ananas et de soupe au chou en sont des exemples. En général, le jeûne est accompagné d’une période de repos et est parfois lié à une expérience spirituelle.

Comment réagit notre organisme à un jeûne?
Lorsque les substances essentielles à la survie de l’organisme ne sont plus apportées par la nourriture, le corps puise automatiquement dans ses réserves. Il se tourne en premier vers les réserves de glucose qu’entreposent le foie et les muscles. Une fois ces réserves épuisées (au bout d’une journée), les protéines sont alors décomposées afin d’assurer la production de glucose, le carburant essentiel du cerveau et des globules rouges. Même si les réserves de protéines peuvent en théorie fournir de l’énergie pendant une période de deux semaines, leur utilisation nuit au bon fonctionnement de l’organisme. Enfin, en l’absence de glucides, le tissu adipeux se dégrade progressivement. Ce processus entraîne la formation de molécules appelées corps cétoniques, que l’organisme utilisera comme carburant à la place du glucose. L’accumulation de ces corps cétoniques pourra provoquer plusieurs effets secondaires: fatigue, nausées, perte d’appétit et déshydratation. Mais peu importe le degré de privation, le métabolisme s’ajuste en diminuant ses dépenses caloriques. Il fonctionne en quelque sorte au ralenti, assurant en priorité le fonctionnement des organes internes comme le cerveau, le cœur, le foie et les poumons.VRAI OU FAUX?

1. Le jeûne purifie l’organisme.
FAUX En fait, la formation de corps cétoniques et l’utilisation des protéines comme source d’énergie génèrent des déchets, notamment l’acide urique qui, en excès, peut prédisposer certaines personnes à la goutte. Les processus métaboliques résultant d’un jeûne déclenchent des mécanismes de survie qui altèrent le fonctionnement normal du corps. Au lieu d’être nettoyé, l’organisme doit lutter pour se débarrasser des composés indésirables produits par un jeûne.

2. Le jeûne est une bonne façon de perdre du poids.
FAUX Que la perte de poids soit liée à un jeûne complet ou à un jeûne modifié (communément appelé cure de protéines liquides), elle se révèle à peu près équivalente. Au début, elle est surtout due au fait que l’organisme élimine beaucoup d’eau. Puis, privé d’un apport en protéines, le corps puise dans les muscles, qui «fondent» alors. Les réserves de gras commencent ensuite à se décomposer. Toutefois, dès qu’on se remet à manger normalement, ces jeûnes et ces cures entraînent inévitablement une reprise de poids, parfois étonnante. De plus, des fringales incontrôlables, entre autres pour les aliments sucrés, surviennent. Finalement, les privations intenses peuvent déclencher des troubles du comportement alimentaire, comme la compulsion ou la boulimie.

3. Les cures de protéines liquides permettent de perdre du poids rapidement et sainement.
Faux En constatant que le fait de manquer de protéines peut avoir des répercussions sérieuses et même entraîner la mort, on a conçu l’approche du jeûne modifié. Ce régime sévère, qui est axé sur les protéines et les minéraux, connaît encore de nombreux adeptes. Il peut provoquer une perte de poids aussi rapide que le jeûne total, mais les professionnels de la santé déconseillent sa pratique, qui ne répond pas aux principes de base d’une alimentation saine et équilibrée, et qui est associée à une importante reprise de poids.

4. Les cures à base de fruits procurent plusieurs bénéfices à l’organisme.
FAUX Les fruits sont des aliments salutaires, car ils sont riches en vitamines et en antioxydants. On devrait en principe en consommer de trois à cinq portions par jour. Toutefois, rien ne prouve que de manger uniquement des ananas, des pamplemousses ou des raisins pendant plusieurs jours fait fondre les graisses. Même s’ils apportent de précieux glucides pouvant empêcher la formation de corps cétoniques, ils sont dépourvus de protéines. Les fruits seuls ne sont pas plus recommandés que les jeûnes modifiés à base de protéines.

5. Le jeûne est sans danger.

FAUX Le jeûne peut avoir pour conséquence plusieurs problèmes de santé. L’équilibre de l’organisme est affecté par la présence de corps cétoniques, et le foie gère mal la présence d’autant de gras dans la circulation. De plus, la privation comporte un risque de malnutrition. Des carences en vitamines et en minéraux peuvent se manifester. Les adeptes du jeûne qui se soumettent à long terme à ce type de privation peuvent souffrir d’anémie et de malnutrition sévère.

6. Le jeûne peut se faire sans supervision.

Faux Si un jeûne d’une journée s’avère sans danger pour bien des gens, une supervision médicale est nécessaire pour les jeûnes de plus de trois jours. Nausées, maux de tête, chute de tension artérielle, anomalies du rythme cardiaque, déshydratation, perte de masse musculaire et osseuse comptent parmi les effets secondaires rapportés.

7. Certaines personnes devraient éviter le jeûne, aussi court soit-il.
VRAIC’est le cas des personnes diabétiques, hypoglycémiques ou atteintes de maladies rénales, cardiaques ou hépatiques. Jamais les femmes enceintes ou qui allaitent, pas plus que les enfants ou les personnes confrontées à des troubles du comportement alimentaire, ne devraient pratiquer le jeûne.

8.Le jeûne peut être préconisé dans certains cas.

VRAI De récentes recherches ont montré qu’un jeûne ou un régime végétarien peut avoir un impact positif chez des personnes souffrant de conditions inflammatoires, telles que l’arthrite rhumatoïde. D’autres études ont noté les avantages que procure la présence de corps cétoniques chez les épileptiques. Enfin, on a observé que la synthèse du cholestérol était réduite pendant la privation. Mais malgré la publication d’études faisant état de certains bénéfices dans des conditions particulières, il est déconseillé d’entreprendre un jeûne.

9. Le jeûne est une pratique recommandée par les diététistes-nutritionnistes.
FAUX Le jeûne complet ou partiel ne sera jamais recommandé par les professionnels de la nutrition puisqu’il va à l’encontre des principes de base d’une alimentation équilibrée. Le jeûne est une pratique qui, pour la majorité des gens, peut entraîner de sérieuses complications. La reprise de poids rapide après le jeûne, souvent avec plus de tissu adipeux qu’avant, nuit au métabolisme à long terme.

10. Il n’existe pas de mode d’alimentation préconisé pour revigorer son organisme.
FAUX À l’approche d’une nouvelle saison, il est toujours sain de modifier ses habitudes alimentaires, soit pour perdre quelques kilos, soit pour normaliser son cholestérol sanguin, sa tension artérielle ou encore sa glycémie. Dans ce but, quelques conseils prévalent:

  • Restreindre sa consommation de matières grasses (croustilles, craquelins, muffins, croissants, brioches, crème, frites, etc.).
  • Choisir des produits laitiers faibles en gras.
  • Limiter sa consommation d’alcool.
  • Diminuer tout apport en sucres concentrés (boissons gazeuses, chocolat, gâteaux, biscuits, bonbons, etc.).
  • Augmenter sa consommation de fruits et de légumes pour atteindre de 5 à 10 portions par jour.
  • Privilégier les fruits et les légumes colorés.
  • Consommer quotidiennement au moins trois produits céréaliers à grains entiers (avoine, blé entier, orge mondé, riz brun, maïs).
  • Boire au moins 1,5 litre d’eau par jour.
  • Boire du thé vert, à raison de 2 ou 3 tasses par jour.
  • Bouger 30 minutes par jour.

    En appliquant ces principes, nul besoin de jeûner pour se sentir vivifiée. Une alimentation saine est faible en gras, en sucre et en alcool. Elle est aussi riche en vitamines, en minéraux et en antioxydants, et elle procure de nombreux bénéfices qui ne peuvent que nous inciter à conserver ces habitudes.