Au Canada, comme dans la plupart des pays industrialisés, le cancer est la principale cause de mortalité et il touche près d’une personne sur deux (41 % des Canadiennes et 46 % des Canadiens). La majorité d’entre nous considèrent que les facteurs génétiques, le vieillissement et la malchance sont les ingrédients principaux de ce fléau. Pourtant, selon Richard Béliveau, directeur scientifique de la Chaire de prévention et traitement du cancer de l’UQAM, et Denis Gingras, docteur en physiologie, les recherches récentes indiquent que notre mode de vie influence aussi beaucoup l’apparition (ou non) du cancer. En effet, on a tous des lésions précancéreuses, causées par des mutations cellulaires. À nous de renforcer nos défenses naturelles et d’éviter de fournir à ces lésions un environnement qui favorise leur développement. Comment? En suivant les 10 recommandations suivantes.  

 

1. Maintenir un poids santé, fuir les boissons gazeuses et les aliments riches en sucre et en gras

Pas étonnant que les médecins nous répètent que le surpoids est très mauvais pour la santé. Non seulement il favorise le diabète et les maladies cardiovasculaires, mais il représente aussi un facteur important de risque de cancer. Pour conserver un indice de masse corporel entre 21 et 23, et éviter d’accumuler cette graisse si favorable à l’épanouissement des cellules cancéreuses, les auteurs nous conseillent de réduire la consommation de boissons gazeuses, de plats préparés, de croustilles, de beignes… bref, de tous les aliments industriels ultracaloriques, pleins de gras et de sucre.  

Le truc à savoir: Les boissons gazeuses diète et les yogourts à 0 % de matières grasses sont aussi à bannir. Les premières stimulent l’envie de consommer d’autres aliments sucrés pour compenser l’absence de calories des édulcorants, et les seconds contiennent beaucoup de sucre.  

2. Consommer des repas constitués aux deux tiers de légumes, de fruits, de légumineuses et d’aliments à grains entiers

Les végétaux sont des armes naturelles contre le cancer. Certains d’entre eux freinent la croissance des cellules cancéreuses, d’autres empêchent l’activation des substances cancérigènes et accélèrent leur élimination de l’organisme.

Le truc à savoir: Certains végétaux et produits issus de ces derniers sont connus pour leurs propriétés anticancéreuses. Il s’agit de l’ail et de ses cousins (oignon, échalote, ciboulette, poireau), des crucifères (brocoli, chou, chou-fleur, radis, navet), des carottes, des tomates, des épinards, des petits fruits (bleuets, framboises, fraises), du thé vert, des noix, du soya, des graines et céréales, de l’huile d’olive, des agrumes.  

3. Cesser de Fumer

Les liens entre le tabagisme et le cancer du poumon sont archiconnus… Mais saviez-vous que neuf autres types de cancers (cancers du larynx, de l’œsophage, du pancréas, de la bouche, de l’estomac, du sang, de la vessie, du rein, du col de l’utérus) sont associés à la cigarette?  

4. Se protéger du soleil

Pour échapper au cancer de la peau, les auteurs recommandent d’appliquer un écran solaire doté d’un indice de protection d’au moins 30 dès qu’on s’expose plus de 15 minutes au soleil et d’éviter à tout prix les coups de soleil et le bronzage en cabine.

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5. Limiter sa consommation de sel et favoriser les épices

Pourquoi réduire le sel, très présent dans les aliments industriels? Parce qu’il représente un important facteur de risque du cancer de l’estomac (il augmente le pouvoir inflammatoire d’une bactérie qui y est présente).

Le truc à savoir: On n’hésite pas à user des épices et des aromates (curcuma, gingembre, persil, basilic, thym, poivre, etc.). Ils donnent du goût aux mets et permettent de diminuer le sel qu’on y ajoute, et ils freinent la progression des cellules tumorales. 

6. Se faire vacciner contre le VPH au début de l’adolescence

Pour prévenir le cancer du col de l’utérus, il existe maintenant un vaccin anti-VPH très efficace pour les jeunes filles (le VPH, ou virus du papillome humain, est responsable de la majorité des cancers utérins d’origine virale).

7.Faire de l’activité physique 30 minutes par jour

Pratiquer un sport ou, tout simplement, bouger permet d’éviter l’obésité (qui favorise le cancer) et de créer dans l’organisme, grâce à des modifications biochimiques et physiologiques, un climat inhospitalier pour les cellules cancéreuses.  

Le truc à savoir: Tous les moyens sont bons pour être active: se lever de son bureau pour aller chercher de l’eau, parler au téléphone debout, ne pas s’assoir dans le métro, faire du ménage, jouer avec ses enfants, etc.

8. Manger au plus 500 g de viande rouge par semaine

On explique la prévalence importante du cancer colorectal dans les pays industrialisés par la grande consommation de viandes rouges (bœuf, agneau, porc) et de charcuteries, indiquent les auteurs. D’où l’idée de favoriser la volaille, le poisson, les œufs et les protéines végétales durant les repas.

Le truc à savoir: La cuisson du bœuf à haute température est fortement cancérigène (à cause de certaines molécules qu’elle produit), mais il existe un moyen de limiter ces effets négatifs. Il suffit de mariner la viande dans de l’huile d’olive vierge additionnée d’ail et de jus de citron, ou encore dans des préparations contenant de la sauce teriyaki ou du curcuma. À éviter absolument: la sauce BBQ commerciale.

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9. Éviter les suppléments alimentaires, sauf la vitamine D

Multivitamines, oméga-3, vitamine E, vitamine C… Il existe de multiples suppléments censés améliorer la santé. Prudence, toutefois, car «non seulement ces suppléments sont inefficaces pour prévenir le cancer ou d’autres maladies chroniques, mais la consommation de certains d’entre eux est associée à une hausse du risque
 de mortalité», écrivent les auteurs Richard Béliveau et Denis Gingras. Seule exception: la vitamine D, qu’on synthétise naturellement en été, au soleil, mais dont on manque souvent à l’automne et en hiver. La Société canadienne du cancer recommande donc de prendre 1000 UI de vitamine D3 (et non D2) par jour durant ces saisons.  

10. Suivre ces recommandations quand on a déjà eu un cancer


Ces recommandations permettent certes de prévenir le cancer, mais aussi de prévenir les récidives chez les personnes qui ont déjà eu cette maladie.  

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