Il y a trois ans, nous avons accepté de relever le défi lancé par Canal Vie: photographier des vedettes québécoises sans fard ni retouche. Cette session photo – à laquelle ont entre autres participé Chantal Fontaine et Andrée Lachapelle — faisait partie d’un documentaire intitulé ELLE est belle au naturel, qui soulignait la dépendance des femmes au maquillage. Pourquoi certaines d’entre nous sont-elles incapables d’aller au dépanneur sans porter du fond de teint? Pourquoi se précipitent-elles dans la salle de bain, le matin, afin de se faire une beauté avant que leur conjoint se lève?

Je n’oublierai jamais la première rencontre que j’ai eue avec la productrice du documentaire ELLE est belle au naturel, Brigitte Germain, au printemps 2009. «Nous pourrions nous associer à un autre magazine que le vôtre, mais notre message aurait plus de force si c’était vous qui nous aidiez à le porter. Au fond, c’est vous qui êtes le magazine le plus fashion, le plus glamour du Québec.»

En effet, qui d’autre que nous, qui jasons maquillage tous les mois et nous adressons à celles qui en raffolent, pouvait porter un tel message? Aussi n’ai-je pas hésité à dire oui.

1. Parce que je suis persuadée que nous pouvons faire cohabiter la beauté glorifiée et la beauté au naturel dans un même numéro. Comme je l’ai déjà écrit, l’être humain est tout sauf unidimensionnel. Nous sommes, par notre essence même, remplies de contradictions: sérieuses et désinvoltes, pomponnées et authentiques, réfléchies et impulsives… On peut être à la fois super glamour et aussi, de temps en temps, vouloir mettre de côté les artifices.

2. Je veux rappeler aux adolescentes qui nous lisent que se maquiller met nos traits en valeur et peut donner confiance en soi, mais ça ne doit pas nous empêcher de nous trouver belles le matin devant le miroir. Je suis d’ailleurs ravie que des écoles secondaires, inspirées par notre initiative, aient instauré des journées sans maquillage durant l’année scolaire. Oui, ça me fait chaud au cœur!

3. Et enfin, je suis convaincue, au plus profond de moi-même, que le maquillage ne doit pas être une prison mais un choix. Et qu’une femme n’est pas moins belle, séduisante, professionnelle ou compétente lorsqu’elle n’est pas maquillée.

En ce sens, je vous laisse sur cette réflexion de Martine Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), à propos de sa présence dans les médias aux côtés des porte-parole des autres associations étudiantes. (L’extrait est tiré d’une entrevue publiée sur le blogue de Nous sommes les filles.)

«Si Léo et Gabriel ne se sont pas rasés, s’ils sont mal peignés, s’ils semblent fatigués, c’est qu’ils travaillent fort. De mon côté, si j’ai l’air fatigué, c’est que je suis complètement épuisée, débordée par ce qui se passe. Un jour, je n’avais pas eu le temps de me maquiller; le lendemain, un article rapportait que j’étais complètement dépassée! Ça ne pardonne pas. Alors j’ai appris à mettre du cache-cernes!»

Pourquoi, je vous le demande, les femmes doivent-elles redoubler d’efforts pour paraître en tout point parfaites? C’est une des nombreuses questions que soulève la Journée sans maquillage.
Et vous, emboîtez-vous le pas?

Louise Dugas
Rédactrice en chef Reportages, Culture, Style de vie

 

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